Alors que les journalistes du JDD sont entrés dans leur deuxième mois de grève, les membres de l’Association du Prix Albert Londres tiennent à formuler leur entière solidarité envers leurs consœurs et confrères, en lutte pour la préservation de l’indépendance éditoriale de leur journal.

Albert Londres en son temps fut de ce combat-là. Ses mots sont connus : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus que de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie », répondit-il à ses détracteurs après avoir été insulté, menacé, promis à une fin prochaine.

C’était en 1929.

Près de cent ans plus tard, cette profession de foi reste brûlante d’actualité et demeure le mantra du journalisme français.

Ses reportages, publiés dans Le Petit Parisien, venaient de mettre en lumière les pertes massives des travailleurs noirs sur la construction d’une voie de chemin de fer nommée Congo Océan. Sa déclaration, publiée quelques mois plus tard dans un livre intitulé « Terre d’ébène », ambitionnait d’opposer à ce qu’on appellerait aujourd’hui le lobby colonial le souci de justice, de lutte contre l’arbitraire et de respect de la dignité humaine.

Parce qu’un reportage n’est pas une tribune d’opinion, parce que le terrain et les faits sont la matrice de notre profession, parce que l’éthique et la pluralité ne sont pas dissociables de la liberté de la presse, il nous semble important de rappeler le caractère crucial de ces valeurs aujourd’hui menacées et d’affirmer notre plus total sincère soutien aux journalistes du JDD.

D’une manière plus générale, l’indépendance des rédactions, actuel sujet d’inquiétude et objet d’un projet de loi en cours, est une nécessité pour nos démocraties.

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Stéphane Joseph : 06 82 90 01 93