Au moment même des adieux, le monde a pu voir les images qui témoignent de la violence des événements. Le cercueil de la journaliste Shirine Abou Akleh, sortait de l’enceinte de l’hôpital Saint Joseph de Jérusalem lorsque la foule venue lui rendre un dernier hommage a été brutalement dispersée par les forces israéliennes.
Comme un accablement supplémentaire, une volonté de vérité hurlante, après la mort tragique de la reporter américano-palestinienne d’Al Jazeera.
C’était le 12 mai dernier lors d’un raid israélien qu’elle couvrait. Une balle au visage alors que la journaliste arborait pourtant la mention PRESSE sur son gilet pare-balles.
Cet événement s’inscrit tristement dans une longue liste de violences contre la presse en Israël-Palestine. Il intervient près d’un an jour pour jour après le bombardement de la tour Jalaa, où étaient situés les bureaux de l’agence AP et d’Al Jazera dans la bande de Gaza.
Seule une enquête indépendante permettra de déterminer l’origine du tir et d’éviter qu’une telle horreur ne se reproduise.
Le Prix Albert Londres partage cette même exigence de vérité. La journaliste documentait depuis si longtemps les événements du conflit israelo-palestinien. Reporter de terrain, elle témoignait en œuvrant pour l’établissement des faits. Cette mort doit à son tour être documentée par une instance de justice indépendante. On ne saurait s’en tenir à la dénégation de versions contradictoires, et à terme au silence.

photo Aljazeera