Jean Michel Destang

Mon ami Jean Michel Destang a été emporté rapidement par un cancer du foie dans la nuit du 4 mai 2022.

Il avait 77 ans, mais dans sa tête, il était resté l’enfant curieux et enthousiaste qui suscitait notre admiration et notre sympathie .

Si l’on devait le définir, on parlerait d’abord de l’œil. Noir, intense, vif , malicieux, l’œil de Jean Michel captait immédiatement une lumière, une expression, une situation. Rien d’étonnant  à ce qu’il consacre sa vie à l’image, d’abord figée, puis animée.

Il commence sa carrière comme photographe de plateau à FR3 Lille… Rapidement le virus de la caméra va remplir magnifiquement sa vie . Débutent alors des dizaines d’années de reportages qui le mèneront dans le monde entier. Thalassa, Faut pas Rêver, Les écrans du savoir, Envoyé spécial, Le droit de savoir, Il est  journaliste, et sa caméra est un véritable stylo avec lequel il raconte ses rencontres, ses révoltes, ses dénonciations, ses coups de cœur. Son style direct , toujours au plus près des gens qu’il filme, devient sa marque de fabrique, il impose sa manière de filmer comme personne, avide de ne manquer aucune expression des visages, « collant » au personnage jusqu’à obtenir la séquence évidente qu’il attendait.

Et puis, l’œil est guidé par l’insatiable curiosité. L’homme se passionne pour ses sujets, il est profondément enthousiaste, toujours partant pour de nouvelles histoires, toujours bienveillant pour ceux qu’il filme.

De retour à Bordeaux, sa ville d’enfance et de prédilection, il s’achète avant tout le monde  un drone pour filmer les vignes des grands domaines, toujours à l’affut des dernières avancées technologiques. Ceux qui l’ont connu savent que Jean Michel était toujours doté du dernier gadget électronique, et prédisait déjà il y a 30 ans l’avènement du téléphone portable.

Il a réussi à transmettre  sa passion  jusqu’à la fin. A ses élèves en formation de caméramen pour FTV , il a expliqué sa vision du journalisme : curiosité, empathie , sincérité et émerveillement ….

Jean-Michel  était un grand monsieur de l’audiovisuel, et nous n’oublierons pas ce qu’il nous a appris.

Lise blanchet, co-lauréate du Prix Albert Londres 1992 avec Jean-Michel Destang

Jeam-Michel Destang - photo : Bernard Delhalle