Maîtres de la terre et de l’eau. 
Le Cambodge est une blessure. Impossible de ne pas voir dans les tours sculptées de la mystérieuse cité d’Angkor, redécouverte au XIXe siècle par les archéologues coloniaux français, la souffrance d’un peuple martyrisé par ses souverains sur l’autel de leurs rêves de grandeur.
Le génocide commis par les Khmers rouges, entre 1975 et 1979, au nom d’une idéologie maoïste mortifère, n’eut pas d’équivalent dans le monde. Plus d’1,5 million de Cambodgiens périrent, souvent tués à mains nues ou morts de faim dans les rizières. Ce Cambodge-là illustre tragiquement l’ambiguïté du sourire du peuple Khmer. Il fallait, pour raconter le destin de ce pays, un auteur qui ait connu ces années de souffrance et d’horreur. Quelqu’un qui, de témoin, puisse devenir l’historien de cette lente et difficile sortie du cauchemar dont la jeunesse khmère rêve de tourner la page. Parce que les malheurs du Cambodge, sacrifié par les grandes puissances durant la guerre du Vietnam et aujourd’hui marqué par l’empreinte de la Chine, sont aussi ceux de notre propre histoire. Un grand récit suivi d’entretiens avec Ou Virak, Jean-Michel Filippi et Phloeun Prim.