Le film « En Terre d’Ébène », avec Albert Londres a été diffusé lors de la cérémonie des Prix Albert Londres 2025. Avec Albert Londres ? Oui, car c’est bien de cela qu’il traite, de l’illusion de paroles et d’images inventées et générées à partir de l’IA. Hervé Brusini a fait de son film réalisé par Stanislas de Livonnière, un véritable support pédagogique pour questionner les enjeux liés à l’IA.

En Terre d’Ébène, avec Albert Londres selon Hervé Brusini

Ce documentaire est un outil pédagogique à destination du corps enseignants et de leurs élèves. Dans la tradition du Prix Albert Londres, qui célèbre l’excellence du journalisme francophone, nous pensons qu’éduquer à l’information, c’est éduquer à la liberté et lutter contre la désinformation.

Pour le corps enseignant

« Pas un jour sans alerter sur les dangers que fait courir l’IA pour l’humanité (rien moins) et singulièrement pour l’information. Les crises géopolitiques, économiques, climatiques… n’y suffisent pas. Cette fois, c’est le réel qui est en péril. Comme pris dans une guerre qui ne dit pas son nom. Car une technologie peut générer l’illusion de mots, de discours et d’images qui n’ont jamais existé. Et le journalisme de voir alors un concurrent « inédit » se dresser face à lui.  Mensonges, contrefaçon, désinformation, retournement de sens où l’agresseur devient l’agressé, l’IA peut devenir une arme de destruction massive de la vérité. Cela vaut bien qu’on en parle, explique, débatte. Y compris eu utilisant la figure de l’exemple même du grand reportage : Albert Londres. Et l’on verra que sous conditions éthiques et déontologiques, l’IA n’est peut-être pas le cauchemar qu’on nous promet… »

Pour les élèves

« Albert Londres fut un incroyable grand reporter. Il a sillonné le monde dans les années 1920/1930. Ne croyez pas que cela soit si vieux. En fait, le métier de journaliste n’a pas vraiment changé. En tout cas sur ces points fondamentaux : Il faut toujours aller là où les événements ont lieu, il faut toujours voir et écouter, il faut toujours multiplier les rencontres pour vérifier, recouper les informations…

Il faut donc toujours raconter, enquêter, témoigner. Et c’est bien ce qu’a toujours fait Albert Londres. Grâce à ses voyages et ses reportages, il a obtenu la fermeture du Bagne de Guyane (terrible prison à ciel ouvert où les prisonniers étaient condamnés à ne jamais revenir). Il a aussi remis en question le traitement des malade mentaux (qui subissaient alors les pires violences). Mais surtout, il a dénoncé la construction en Afrique d’une voie ferrée qui a causé la mort de 17 000 travailleurs (oui, 17 000) noirs qui creusaient presque à mains nues dans les montagnes du Congo. Bref Albert Londres dénonçait les injustices, les horreurs que personne ne voulait voir. Et justement, Albert (on l’appellera comme ça) a fait des photos quand il était en Afrique. Pour prouver qu’il n’inventait pas. Ces photos on les a animées avec l’IA. Et c’est devenu le film que vous allez voir. Mais cette « animation » pose plein de questions. Peut-on vraiment toucher à ces documents ? Peut-on inventer une réalité qui n’a peut-être « jamais » existé comme le montrent les images ? Après cette vidéo, vous verrez une discussion sur tous ces points entre le Responsable du prix Albert Londres (moi qui vous parle) et celui qui a réalisé le film. Attachez vos ceintures, on part en Afrique avec un super grand reporter. En fait, prenez vos gilets de sauvetage, car on part en bateau… »

Un film signé Hervé Brusini
Réalisé par Stanislas de Livonnière
D’après « Terre d’ébène » 1929, Albert Londres
Photographies Albert Londres
Dessins Georges Rouquayrol
Captation Axel Poulet